Jeu de Miroir ( ou de masque )

Le monde est en révolution et on ne sait pas quelle forme prendra la tournure des événements, quel futur se présente à nous, alors que nous sommes plongés dans un même brouillard, une même nuit, une boue élémentaire, une poisse qui nous colle à la peau. Bien malin celui qui sait d’avance ce qui va se produire, d’un bout à l’autre du monde.

Parfois l’envie de se taire, de s’abstenir de prendre part à n’importe quelle opinion, ce qui semble accorder du crédit à la méchanceté.

Mais je tente de ne pas oublier en cours de route, ce que je sais, ou ce que j’ai su. Comme par exemple, ceci : Vous n’aimez pas vos ennemis. S’ils sont vos ennemis, c’est que vous les jugez méchants selon vos jugements, vos raisons raisonnablement justes, ils sont haïssables, et s’enferment dans leur boucle de haine qui s’entretient. Ce qui est affreux, non seulement pour vous, mais aussi pour eux, jusqu’à des issues vraiment très périlleuses pour toute la terre. Aimer ses ennemis, afin qu’ils deviennent meilleurs en eux. Partant du principe qu’ils ont aussi la même humanité que la vôtre. Ceci n’étant pas théorique. Lisez Robert Antelme revenant des camps. Bon, aimer ne signifie pas céder, leur concéder le droit à la méchanceté.

Par ailleurs, cette méchanceté est loin d’être cernée. On ne sait pas qui en détient la palme. On risque d’être surpris. Je vous disais, la question est mondiale, et pèse dans tous les détails.

Ben moi, je ne peux que me conformer à ce que je sais. Même si cela parait fou. Je ne peux plus dire que cela. ( répété en boucle )

De quoi l’humanité est-elle martyre ?

Morts, nous ne pourrions plus témoigner de rien aux vivants. Le témoin qui tient est celui du vivant en nous, et hors de nous. Où nous avons à nous rendre vivant.
L’humanité témoigne de l’univers vivant dans cette existence, pas uniquement dans sa souffrance, pas seulement de cette terre infernale, où nous sommes les proies toutes désignées fatalement dévorées dans ces immensités, où nous allons nous incorporer, où nous devons passer, en entier en principe.
Ces conditions dans lesquelles nous existons, ne sont nullement les seules déterminations possibles. Alors, qu’est-ce qui importe ? Ce sont nos réponses. Et à qui s’adressent nos réponses ? D’abord en nous-mêmes. Ce nous-mêmes disant qu’en nous il y a ce même. En l’autre il y a ce même Moi.
C’est la question et la réponse d’un Jésus. S’il y a Jésus, c’est pour que tu sois ce Jésus. D’autres diront s’il y a Bouddha, c’est pour que sois Bouddha.
Cela témoigne d’un état d’être supérieur à la mort. Transcendant la souffrance. Il n’est en aucun cas question d’accepter la souffrance comme une fin en soi, comme une réponse définitive ou un salut. Ce qui implique que nous n’avons aucun droit d’infliger des souffrances. Nous n’avons que celui de nous en délivrer. Et cela relève du collectif, du bien commun. ( Et d’un mal qui nous est propre)
Je m’entends, il s’agit de savoir en commun ce qu’est le bien. Il s’agit donc des voix qui l’expriment. Et de l’entendre. Que cela fasse écho en nous, et nous touche, reconnaissant la vérité. Ce n’est pas à coup de marteau que se font les martyres. Et que la vérité se fera jour, dans cette condition de pauvreté du monde.
Nous passerions à côté de ce que nous sommes en vérité. Passant à côté tout devient atrocement négatif, inhumain, et mortel. Se déploient toutes les formes de destructions. Si ce n’est pas déjà fait, si le monde n’est pas déjà mort.
Il a été dit : « celui qui a connu le monde a connu un cadavre, le monde n’est pas digne de lui. » ( vérifier les deux citations )
De ces derniers mots, ne vous hâtez pas à tirer des conclusions trop faciles, comme celle d’un jugement de valeur ou de mépris. Non, simple constat d’un état, mettons d’un Ange qui nous observe, entend nos plaintes, nos appels, et se résout à suppléer à nos défaillances. De même, certains peuvent appeler le pire, alors le pire arrive. Comme si le pire n’était jamais venu.
Comme si le meilleur non plus n’était jamais venu, et que nous ne pourrions jamais nous améliorer, ne rendant jamais ce monde meilleur. Ce qui ferait un monde sans loi, incohérent ou absurde, dans un univers aussi absurde, nous de même essentiellement dans cette chute sans fin.
Pourtant, le meilleur est venu. Observez, mesurez, prenez le pouls de la terre, et ses pensées. Il y a une faille spatio-temporelle par laquelle passent des lumières arrivant jusqu’à nous.

Qui voit l’ironie ? Du jeu de lumière qui éclaire le méchant ? et l’oblige à voir. (féroce la fée 😛)

J’ai encore « perdu » , l’occasion de me taire.

Dites moi

Dites moi quelque chose de vrai
une main posée sur l’épaule
un sourire une consolation
qui efface mes fautes et mes larmes
quand je devrai quitter ce monde
sans éprouver remords ni regrets
me rendre près de toi
et m’oublier.

Ne plus penser à ce sac de chair et de sang
à ces os qui nous blessent et nous glacent
enfermés entre ces murs nus
où règnent la souffrance et l’insensé
des absences.

Comme dans un rêve se sentir délivré
voyageur touchant l’immédiat
les temps simultanés et les présents
sur l’onde douce des voix
telle un feu de joie
un navire sur les sommets des montagnes
une arche merveilleuse nous emporte
sans la moindre trace de mort
nous avançons dans une pure sérénité
vivant reposés
disposés à l’accomplissement
des nouveaux mondes.

Non, rien non plus de tes passés
ne restera en souffrance
dans ces gares méchantes
transportant des chars et des canons
qui tombent en poussière insignifiante
et désormais dérisoire
face à la beauté des âmes
la pureté des corps sauvés
des ressuscités.

Cette étrange magie noire et rouge
dont se servent certains parmi les hommes
comme instruments des puissances
ces satanismes traversant les empires
hypnotiques.
Cela, qu’en dire ?
que ces mâles furent victimes
d’un divorce atroce les séparant de l’amour
dans le puits noir et profond
les faisant haïr ce lieu d’existence
et ses habitants endormis
dont ils se nourrissent
comme des fourmis vampirisant les pucerons.
Pitoyables. Drames sans issue.
Théâtre tragique répété au fil des millénaires
des pyramides jusqu’à Cleveland.

Vous verrez se matérialiser l’esprit.
Nous sommes (en) son corps vivant.

Que savons-nous ?

Que savons nous, que voyons-nous si nous ne prenons comme outil pour voir et pour savoir que nos yeux de taupes, assez grossiers pour pouvoir percevoir les profondeurs de ces corps que la physique prétend connaître ? De même avec nos gros doigts pourrions-nous appréhender le temps de Planck, parti aussi vite qu’il est arrivé dans le présent ? Cependant on peut accorder un crédit à la valeur mathématique de ce temps donné par la théorie, la logique, la raison et le concept, sans plus, sans pouvoir affirmer plus, sans présumer de ce qu’il y a au-delà de cet objet-temps minimal.
Nous, ici, vivons en conformité avec la dimension étroite du réel dans lequel nous sommes apparus, comme en symbiose. Nos perceptions y sont adaptées, tout comme on pourrait concevoir que les perceptions des microbes sont adaptées à leur environnement. Avec cette nuance que nous nous sentons un peu plus conscients qu’un microbe.
Il ne saurait y avoir de science qu’en conscience. Or, la conscience file avec le temps, le temps présent réduit à presque rien. Excepté dans le champ spatial, où s’inscrivent les phénomènes, laissant des traces et de la mémoire, dans les moindres replis, cellules, atomes et photons embrassant les univers.
Nous connaissons mieux après coup, comprenons mieux le signe des événements liés au passé, tandis que ceux du présent sont inintelligibles. Puisque tout s’y passe. On perçoit mieux avec un certain recul. Histoires, contes et légendes. Subtilité des imaginaires. Et des images. De la sensibilité et du talent de l’artiste qui restitue la profondeur d’un présent dont il a eu conscience par l’étincelle.
Mais tout ceci n’est pas tellement important si nous n’allons nulle part, si tout se ferme devant nous, une vie sans destin, sans futur qui se présente. Sans perspective heureuse, sans pouvoir se soigner des blessures du passé. Finalement ce qui nous sépare les uns des autres, et ce qui nous sépare également de la vie. Comme morts. Accablés dans la pesanteur effective de notre psyché, qui n’est plus tout à fait comme le décrit le physicien.

Se pencher sur la tombe

Celui qui se penche avec attention sur les récits des écrivains, romanciers du monde, décrivant avec soin les souffrances inimaginables que les gens s’infligent dans leurs guerres et les violences subies, les peurs, les famines, les viols, les tortures, les amours brisés, le peu de reconnaissance due aux hommes pour leurs sacrifices, tout cela est lourd. Surtout si l’on se met à juger les uns ou les autres sans savoir de quoi furent faites leurs mémoires, et déterminèrent leurs choix et leurs erreurs. On peut y voir la marque du « malin », ou plus prosaïquement de cet esprit pernicieux niché quelque part dans les pensées et les calculs de ceux qui organisent tout cela sans l’ombre d’un sentiment ou d’une compassion.
Que de souffrances dans ce monde. Et que d’indifférences ou de suffisances chez ceux qui sont bien au chaud, bien habillés ou bien dévêtus pour afficher la beauté de leurs cuisses ou de leurs culs.
Il y a une nette scission dans le monde, entre ceux qui en bavent, et ceux qui bavardent sans savoir sur les ondes. Je me demande pourquoi.
Il me semble que le jugement est impossible. Sauf celui qu’on s’impose à soi-même, d’avoir fait bien ou fait mal. Ce qui implique que nous pouvons ressentir, rien qu’en lisant ces ouvrages témoins, les mêmes souffrances, et les mêmes joies. Cela produit en nous des échos puissants, qui nous indiquent les lieux où se trouvent les lumières, les destinées les meilleures possibles.
Quelle existence profuse, quelle richesse dans cette pauvreté. Comme le disait Jésus par Thomas, comment cette richesse a-t-elle pu habiter dans cette pauvreté ? La terre habitée par des montagnes d’événements, de richesses inouïes dans la nature, de génies et de talents immenses, comme une bulle en effervescence de sacré. De sacré vivant.
Et nous, nous passerions à côté de cela sans le voir et sans le vivre en notre intérieur, blasés et ravagés d’ennui et de dégoûts, n’ayant qu’une envie d’en finir, ou d’oublier ? Ce serait vraiment triste.

Cette chose étrange

C’est une chose vraiment étrange que d’exister sur terre, être à moitié conscient de la mort, à moitié de la vie. Devoir penser ou croire selon l’autorité de maîtres disparus, et n’avoir droit qu’à ses erreurs, sans autorité sur sa vérité, seulement relative. Toujours tenu à l’obéissance à l’ensemble, comme si le « Je » ne savait rien, et ne pouvait donc décider de rien. Ou s’il lui prend l’idée de s’affirmer en opposition aux doxas quelconques, il lui faudra toujours en payer le prix. Ceux qui ont une autorité ne sont guère prompts à lâcher du lest. C’est leur propriété, ces formes instituées, alimentées par tous les membres qui acceptent les bases dogmatiques et leurs discours, leurs rites et cérémonies. Toutes ces choses là ne manquant pas de talents pour soutenir la cohésion de l’ensemble, difficile à remettre en question. Ils sont comme détenteurs des vérités transcendantales, prometteuses en théories, en principes, de vie éternelle, de paradis, de délivrance, de joies pures et d’émerveillements.
Ce qui fait que dans une certaine mesure le groupe se maintient, malgré les oppositions, et les défaillances internes. On ne demande pas aux membres leur avis, leurs sentiments, ou quels seraient leurs doutes. Surtout dès lors qu’il y a des chocs entre les différents ensembles, des confrontations culturelles, et des murs d’hostilités réciproques.
Dans ces conditions que pouvons-nous affirmer ? Il nous faut l’appui de la science, et de la raison. Au minimum, une bonne logique, et de la sincérité, ne pas se mentir. Mais cela ne suffira pas, nos mots passant toujours pour des bavardages arbitraires et sans fondements, jamais probants.
À ce sujet, à qui nous adressons-nous et en vue de quoi ? Comme si je voulais prouver quelque chose. Comme si je savais et que vous ne le sauriez pas. Tout ce que chacun d’entre nous détient comme savoir, ne peut provenir que d’une source, coulant sans cesse. Ce qui n’empêche que nous pouvons nous tromper ou mal l’entendre, mal interpréter les signaux envoyés. Ceux-ci ne relèvent pas de nos sens, mais de sens d’un autre ordre, d’un niveau supérieur et aussi inférieur. Conscience, intuitions, illuminations, visions, provoquant l’apparition de phénomènes étranges, hors du champ normal apparent ordinaire.
Ainsi en est-il du temps. Non celui des horloges, non, celui de la psyché, et des mémoires. Le temps de notre esprit embrassant les espaces. Ce qui rend les univers habités. De même que nos corps.
Ce qui fait de la Terre un lieu conçu pour qu’apparaisse cette conscience vivante. Pour que ce germe enfoui sur terre, dans la terre noire, revienne à la lumière, après ses diverses métamorphoses, et son savoir acquis au cours des millénaires traversés. Dans cet ordre d’idée la terre n’est pas « normale », elle révèle en elle-même le Dieu inclus dans les univers. De la même façon qu’en nous-mêmes nous sommes en notre corps.
Ou pour le moins notre pensée, libre.
Ce qui fait ceci : Si Dieu nous fait vivre, être et penser, nous aussi faisons vivre notre dieu, ce qui a des implications sur les événements terrestres. ( avec en prime l’idée que cela ne cesse pas)
Avec cette idée là qu’en dernier ressort, c’est toujours nous choisissons, même en ayant reçu des enseignements de maîtres, et d’avoir eu des indications sur les chemins à emprunter.
Le dire, l’exprimer à répétition, reformuler constamment les mêmes choses ou presque, cela sert en premier celui qui s’exprime, ce qui se conçoit. Si nous devions redire les mêmes mots que ceux que nous avons lus ou entendus, nous pourrions nous tenir dans le silence complet, nous ne ferions que plagier des énoncés, ou être perroquets.

Retour en arrière

Tout se mit en place, naturellement, comme une maison qu’on aménage pour recevoir des hôtes, assez spéciaux. Avant que nous arrivions sur terre, avant que la terre accueille des formes vivantes d’un autre ordre que celui des métaux, des minéraux, avant que viennent s’équilibrer ces forces et ces flux d’énergies, il y a une idée, une intention créatrice, une volonté, une présence, une puissance même, extérieure aux systèmes mis en place. Extérieures ou enfouies profondément, peu importe, cela revient au même, c’est en dehors du système créé, ou du phénomène produit, et pour nous c’est de nature inconnue.
Cette action créatrice précède le créé, et l’engendre. J’imagine, à tort ou à raison, que ceux qui firent tout cela pouvaient être assez satisfaits de leur œuvre, qu’ils ne pouvaient pas manquer de contempler, et d’analyser après coup. Comme celui qui voit un germe devenir arbre. Comme un jardinier, toujours en recherche d’amélioration des produits, des formes vivantes. D’autant plus remarquables, qu’elles fonctionnaient toutes seules dans cet ensemble harmonieux. Un tout vivant. Une demeure peuplée d’êtres comme des anges, suivant leur vie selon leur programmation, leurs données propres, ne pouvant y déroger. Ce qui est bien, même en ne pouvant sortir de leur condition, et ne le voulant pas. Contrairement aux théories de l’évolution qui prétendent que les êtres effectuent des choix ou se transforment.

Dans cet habitat, par je ne sais quel miracle est apparu un être exprimant un souhait différent, une volonté différente, un sentiment étrange, qui ressemble à la conscience ou à ses questions, un absence, un manque, une distance vis vis de tout ce monde là, marchant tout seul.

Ça aurait pu se produire en d’autres formes que celle humaine, pourquoi pas, cette arrivée étrange d’un doute face au miroir.

Revenant à notre époque, d’intelligence artificielle, c’est comme si un ordinateur se permettait de douter de ses données, de les renverser, les effacer et essayait de s’en souvenir, savoir qui parle en lui-même, qui le conditionne à « penser », et l’oblige à se tenir dans cette boite corporelle, mortelle par dessus le marché.
De quoi se mettre sérieusement en pétard, dans cette impression insupportable de subir une volonté extérieure inconnue, n’ayant nul écho en lui. De quoi dire un non catégorique face au monde, face à la totalité, qui au fond ne répond jamais à tes attentes. Et pour cause, puisque toi-même ne saurait répondre à l’autre et lui dicter ce qu’il doit faire.
À la réflexion, la vie organique est comme esclave naturel, mais la vie psychique, la pensée, est comme un esclave en révolte naturelle. En s’interrogeant. Cette faculté de se poser des questions étant le début du retour vers ses origines. Le doute étant inclus, mais il ne devrait pas nous posséder. Ou non plus nous conduire vers un certitude démentielle.

C’est dans cet ordre d’idée que la question fondamentale, qui nous touche tous sans exception, est cette quête vers cet inconnu créateur, existant hors des formes présentes sous nos yeux. Rien de nouveau, donc.
Entre parenthèses, il y a une astuce inouïe dans ce qui se présente comme formes vivantes. C’est que l’homme est en quelque sorte le dieu qui s’est lui-même inclus dans ses créatures, pour les connaître de l’intérieur, pour se connaître, et même pour se créer. Construire sa réalité.

Et nous, aujourd’hui que faisons-nous hormis ces crimes contre nature ? Crimes et suicides. Souffrances engendrées, maux que nous voudrions vaincre, comme s’ils étaient extérieurs.

 

Ainsi

La terre lieu d’exception, révèle ce que les univers contiennent comme pensée présente, comme être fort, acteur vivant. Les univers sont comme un habit, un vêtement habité. Peut-être que l’habitant des univers ne fait que rêver, et ne peut rien dans son rêve qu’il ne maîtrise pas, qu’il est emporté dans ses tourbillons fanatiques, surréalistes, qu’il ne fait pas corps avec ces corps et que ce ne seraient que les corps qui dans leur inerties et énergies emportent les moindres désirs de l’esprit à vouloir percevoir ou avoir des pouvoirs sur ces apparences ? Et s’y sentir vivre. Mais cela ne se peut dans la dispersion, la dissolution, dans cet éclatement en infinies poussières, où nous tombons comme morts. On demandera donc au êtres pensants, sensibles aimants, de se concentrer, non pas de s’hypnotiser sur des points fixes, des constantes mathématiques et leurs équations, retrouver en soi ce centre où nous sommes et qui rayonne dans ces univers mouvants, dans ces univers éphémères comme les siècles, les millénaires et les ères. La terre s’avère être comme un point de passage et de réalisation de cette possibilité. Non pas que cela soit un vœu pieux, un fantasme ou une lubie, comme prendre ses désirs pour des réalités, non. Il s’agit de voir ce que le désir – au sens transcendant du désir – produit comme levier fantastique. Comme puissance sur les phénomènes. D’où les dangers possibles et les merveilles possibles, créatrices. Alarme Un homme alarmé par cette chute sans fin des anges s’abîmant dans ces lieux de la décomposition complète au bord des gouffres et des souffrances, plongée dans les alcools et les poisons tuant l’existence, déchirure des amours et des consciences dans un nihilisme total, comme si c’était l’idéal. Alors que c’est un piège atroce pour l’âme, plus simplement pour l’être vivant, vivant en tous les êtres. J’imagine que celui qui est alarmé de ces dangers, met tous ses sens en alerte pour se sortir de là et celui qu’il côtoie, dont il pressent le drame, qui le touche, et qui le noie lui aussi. Parce que nous sommes enchaînés au même sort. Voir par quel bout on en sort. Ce n’est pas tout à fait par hasard si nous en sommes là.

Source : Ainsi

Ce que révèle la vie

La terre lieu d’exception, révèle ce que les univers contiennent comme pensée présente, comme être fort, acteur vivant. Les univers sont comme un habit, un vêtement habité. Peut-être que l’habitant des univers ne fait que rêver, et ne peut rien dans son rêve qu’il ne maîtrise pas, qu’il est emporté dans ses tourbillons fanatiques, surréalistes, qu’il ne fait pas corps avec ces corps et que ce ne seraient que les corps qui dans leur inerties et énergies emportent les moindres désirs de l’esprit à vouloir percevoir ou avoir des pouvoirs sur ces apparences ? Et s’y sentir vivre.
Mais cela ne se peut dans la dispersion, la dissolution, dans cet éclatement en infinies poussières, où nous tombons comme morts.
On demandera donc au êtres pensants, sensibles aimants, de se concentrer, non pas de s’hypnotiser sur des points fixes, des constantes mathématiques et leurs équations, retrouver en soi ce centre où nous sommes et qui rayonne dans ces univers mouvants, dans ces univers éphémères comme les siècles, les millénaires et les ères.
La terre s’avère être comme un point de passage et de réalisation de cette possibilité. Non pas que cela soit un vœu pieux, un fantasme ou une lubie, comme prendre ses désirs pour des réalités, non. Il s’agit de voir ce que le désir – au sens transcendant du désir – produit comme levier fantastique. Comme puissance sur les phénomènes.
D’où les dangers possibles et les merveilles possibles, créatrices.
Alarme
Un homme alarmé par cette chute sans fin des anges s’abîmant dans ces lieux de la décomposition complète au bord des gouffres et des souffrances, plongée dans les alcools et les poisons tuant l’existence, déchirure des amours et des consciences dans un nihilisme total, comme si c’était l’idéal. Alors que c’est un piège atroce pour l’âme, plus simplement pour l’être vivant, vivant en tous les êtres.
J’imagine que celui qui est alarmé de ces dangers, met tous ses sens en alerte pour se sortir de là et celui qu’il côtoie, dont il pressent le drame, qui le touche, et qui le noie lui aussi.

Parce que nous sommes enchaînés au même sort.
Voir par quel bout on en sort.

Ce n’est pas tout à fait par hasard si nous en sommes là.

Retour en arrière

Tout se mit en place, naturellement, comme une maison qu’on aménage pour recevoir des hôtes, assez spéciaux. Avant que nous arrivions sur terre, avant que la terre accueille des formes vivantes d’un autre ordre que celui des métaux, des minéraux, avant que viennent s’équilibrer ces forces et ces flux d’énergies, il y a une idée, une intention créatrice, une volonté, une présence, une puissance même, extérieure aux systèmes mis en place. Extérieures ou enfouies profondément, peu importe, cela revient au même, c’est en dehors du système créé, ou du phénomène produit, et pour nous c’est de nature inconnue.
Cette action créatrice précède le créé, et l’engendre. J’imagine, à tort ou à raison, que ceux qui firent tout cela pouvaient être assez satisfaits de leur œuvre, qu’ils ne pouvaient pas manquer de contempler, et d’analyser après coup. Comme celui qui voit un germe devenir arbre. Comme un jardinier, toujours en recherche d’amélioration des produits, des formes vivantes. D’autant plus remarquables, qu’elles fonctionnaient toutes seules dans cet ensemble harmonieux. Un tout vivant. Une demeure peuplée d’êtres comme des anges, suivant leur vie selon leur programmation, leurs données propres, ne pouvant y déroger. Ce qui est bien, même en ne pouvant sortir de leur condition, et ne le voulant pas. Contrairement aux théories de l’évolution qui prétendent que les êtres effectuent des choix ou se transforment.

Dans cet habitat, par je ne sais quel miracle est apparu un être exprimant un souhait différent, une volonté différente, un sentiment étrange, qui ressemble à la conscience ou à ses questions, un absence, un manque, une distance vis vis de tout ce monde là, marchant tout seul.

Ça aurait pu se produire en d’autres formes que celle humaine, pourquoi pas, cette arrivée étrange d’un doute face au miroir.

Revenant à notre époque, d’intelligence artificielle, c’est comme si un ordinateur se permettait de douter de ses données, de les renverser, les effacer et essayait de s’en souvenir, savoir qui parle en lui-même, qui le conditionne à « penser », et l’oblige à se tenir dans cette boite corporelle, mortelle par dessus le marché.
De quoi se mettre sérieusement en pétard, dans cette impression insupportable de subir une volonté extérieure inconnue, n’ayant nul écho en lui. De quoi dire un non catégorique face au monde, face à la totalité, qui au fond ne répond jamais à tes attentes. Et pour cause, puisque toi-même ne saurait répondre à l’autre et lui dicter ce qu’il doit faire.
À la réflexion, la vie organique est comme esclave naturel, mais la vie psychique, la pensée, est comme un esclave en révolte naturelle. En s’interrogeant. Cette faculté de se poser des questions étant le début du retour vers ses origines. Le doute étant inclus, mais il ne devrait pas nous posséder. Ou non plus nous conduire vers un certitude démentielle.

C’est dans cet ordre d’idée que la question fondamentale, qui nous touche tous sans exception, est cette quête vers cet inconnu créateur, existant hors des formes présentes sous nos yeux. Rien de nouveau, donc.
Entre parenthèses, il y a une astuce inouïe dans ce qui se présente comme formes vivantes. C’est que l’homme est en quelque sorte le dieu qui s’est lui-même inclus dans ses créatures, pour les connaître de l’intérieur, pour se connaître, et même pour se créer. Construire sa réalité.

Et nous, aujourd’hui que faisons-nous hormis ces crimes contre nature ? Crimes et suicides. Souffrances engendrées, maux que nous voudrions vaincre, comme s’ils étaient extérieurs.