Dites moi

Dites moi quelque chose de vrai
une main posée sur l’épaule
un sourire une consolation
qui efface mes fautes et mes larmes
quand je devrai quitter ce monde
sans éprouver remords ni regrets
me rendre près de toi
et m’oublier.

Ne plus penser à ce sac de chair et de sang
à ces os qui nous blessent et nous glacent
enfermés entre ces murs nus
où règnent la souffrance et l’insensé
des absences.

Comme dans un rêve se sentir délivré
voyageur touchant l’immédiat
les temps simultanés et les présents
sur l’onde douce des voix
telle un feu de joie
un navire sur les sommets des montagnes
une arche merveilleuse nous emporte
sans la moindre trace de mort
nous avançons dans une pure sérénité
vivant reposés
disposés à l’accomplissement
des nouveaux mondes.

Non, rien non plus de tes passés
ne restera en souffrance
dans ces gares méchantes
transportant des chars et des canons
qui tombent en poussière insignifiante
et désormais dérisoire
face à la beauté des âmes
la pureté des corps sauvés
des ressuscités.

Cette étrange magie noire et rouge
dont se servent certains parmi les hommes
comme instruments des puissances
ces satanismes traversant les empires
hypnotiques.
Cela, qu’en dire ?
que ces mâles furent victimes
d’un divorce atroce les séparant de l’amour
dans le puits noir et profond
les faisant haïr ce lieu d’existence
et ses habitants endormis
dont ils se nourrissent
comme des fourmis vampirisant les pucerons.
Pitoyables. Drames sans issue.
Théâtre tragique répété au fil des millénaires
des pyramides jusqu’à Cleveland.

Vous verrez se matérialiser l’esprit.
Nous sommes (en) son corps vivant.

Mars

Qu’es-tu sans Vénus
Ici entre rouge et vert
Orange comme la terre
Qui prend feu
Dans tes yeux
Malheureux ?

Parfois tu vois ces gens
attelés à leur joug lucide
Humblement et sans l’ombre
D’un ressentiment
Tu te dis, mon dieu
Dépose les armes
Prends la peine
Et prends les larmes
Vois enfin le sourire
Radieux et la douceur
Vois les rides les dos cassés
des vieux attendant leur départ
Vers ces autres cieux.