Comme si nous allions nous sauver en sauvant le climat. Comme si le climat était à sauver, et que nous allions à l’échelle planétaire pouvoir le tenir à notre guise comme on régule la clim dans sa baraque, l’hygrométrie ou le chauffage. Que nous puissions peut-être agir localement, ponctuellement, selon ce que nous arrachons comme arbres protecteurs, selon ce que nous préservons des massifs forestiers, ou ces sols que nous continuons à bétonner, ou bitumer, rendre étanches aux eaux qui finissent par nous submerger, ou encore selon la qualité de la terre qui perd sa fertilité et ses organismes vivants, champignons, bactéries, microbes, ainsi que toute la flore et toute la faune, tous ces ouvriers de la nature qui vivent en symbiose et fabriquent une terre vivante, terre vivante que nombre d’humains détestent parce qu’elle est vivante et qu’ils sont morts. Ou s’ils ne sont pas morts, ils sont envoûtés, rendus abrutis par des conditionnements sinistres, comme des naufragés du désespoir, des âmes perdues au milieu des tempêtes, fabriquant d’armes et de mensonges, de valeurs faussées engendrant des actes de destructions massives. Des âmes maudites, révoltées contre leur propre existence dans ce temps et cette minable condition. Minable, comme réduite à leur vision étriquée ou leur cécité. Âmes rendues sourdes à tout chant, insensibles à la souffrance, à la leur et à celles des autres. Se figurant que leur salut passe par la mort et la disparition dans l’autre monde.
Nous n’avons guère idée de cet autre monde tant que nous n’y sommes pas allés de notre vivant. Nous ne savons pas non plus ce que nous demande l’autre monde pour que nous prenions la mesure de notre existence ici bas, ce que nous avons à y faire. Pensant que notre mort obligée allait être résolue dès lors que nous sommes adhérents à l’assemblée des hommes, à cette apparente puissance, et sa pompe. Assemblées qui se déchirent pour savoir en fin de compte laquelle est marquée du sceau de Dieu dans une ultime conflagration mondiale, aberrante. Comme si la victoire finale allait appartenir aux plus violents, à ceux qui auront réussi à étriper leurs ennemis séculaires, sur une terre rendue exsangue. Triomphe des cadavres sur des ruines.
Ce que je vois n’est pas encore dans cet état irréversible, puisque nous sommes là, avec des capacités joyeuses, des rires mêlés de larmes, des courageux face aux lâches, des aimants face aux hypocrites, apeurés de perdre leurs trésors factices, et leur assurance dans un cynisme épouvantable, face aux manipulateurs des consciences, ou plus exactement des désirs, des appétits, des réflexes, et qui pervertissent les instincts, en brisant les consciences, le cheminement des consciences.
Ce n’est pas l’intelligence qu’il faut sauver, c’est l’âme et sa lucidité naturelle. Cela revient à dire qu’il faut sauver l’humanité dans ses profondeurs, dans sa tombe où elle est retenue prisonnière, dans un vice, une perversion de sens. Et dont elle ne se rend forcément pas compte.
Comment allons-nous nous sauver, donc ? puisqu’il n’y a ici que nous. Livrés aux déchaînements des forces immenses.
Pensez donc le Temps. Temps élastiques dans des espaces plastiques. Temps qui nous autorisent à penser, et à se souvenir de ce qui est hors des temps et hors de ces espaces. Einstein ne me contredirait pas. Pensez aussi à cette balance jamais stable entre les temps passés et les futurs, se déroulant dans notre esprit entre les deux pôles.
Pour penser cela, il n’y a que vous qui puissiez le penser. Cela vous regarde. Et ne regarde que vous. C’est votre miroir propre. Et cela a des incidences sur votre environnement proche, sur vous et vos proches.
Et de proche en proche… On arrive.
On sauve la beauté, la chaleur, la douceur, etc.
0
Penser sauver le monde en balançant de la soupe sur une œuvre d’art est une supercherie ! Pauvres gens qui se cachent derrière un prétexte comme ceux qui se cachent derrière une religion pour agir…
En dessous de tout ça il y a des aigreurs des problèmes enfantins non résolus non guéris.
C’est à ces pauvres gens d’éveiller leur conscience et régler leurs problèmes.
Ils s’accrochent tels les gens soumis à une secte à une doctrine et qui pensent que ça leur donne de l’importance ou une quelconque valeur…
Au lieu de jalouser ceux qui créent la beauté, vaudrait mieux qu’ils se demandent ce qu’il leur manque pour être heureux et apprécier la vie.
Finalement on ne change rien sans sa propre prise de conscience mais encore faut-il le faire en toute honnêteté…
Oui, on leur infuse tellement d’inepties depuis leur berceau avec la passivité des parents qui ne savent pas à quel saint se vouer. Cela fait beaucoup de monde paumé. Et des réactions violentes vues les frustrations et les angoisses qui en découlent. qu’on masque avec des drogues de tout acabit.
Merci pour ton mot.
Bises.
Eric