(long et peut-être inutile)
Il y a de l’anxiété normale dans ce monde devenu anormal, déséquilibré. N’est-ce qu’une question de climat qui nous mettrait en danger ? Je ne crois pas. Sauf dans des cas extrêmes où les températures locales sont excessives. Mais ce n’est pas global. Comme si les pouvoirs publics allaient pouvoir inverser les tendances éventuelles des climats avec des mesures ridicules comme changer sa chaudière ou sa voiture pour des systèmes électriques. Tout ça c’est du pipeau. On reste avec nos zones bétonnées qui s’accroissent, les forêts qu’on coupe à ras. Le problème de l’eau ? Si on ne la souille pas, elle peut retourner dans les nappes, mais le tout à l’égout envoie tout à la rivière et rapidement dans l’océan. Sans parler de ceux qui pompent à fond dans les nappes pour du maïs et du cochon, ou des montagnes de fruitiers arrosés. Ce ne sont pas nos verres d’eau économisés qui vont modifier la donne. Quant au CO2 celui qu’on rejette est – selon des scientifiques – insignifiant par rapport à celui qui se produit de façon naturelle. La proportion est quasiment la même. C’est sûr que proportionnellement à ce que nous rejetions sans véhicules thermiques, et sans rejet issus du pétrole ou du gaz, c’est largement supérieur. Nos verres d’eau économisés sont bien peu de chose. Non, il y a d’autres motifs derrière tout ce cirque. Des modèles industriels et marchands qui ne veulent pas être remis en cause, des conflits dus à la politique mondiale des réserves pétrolières qui forcément coûte de plus en cher à extraire, et puis des non-dits. La pollution atmosphérique dans les villes, les maladies respiratoires, difficiles à avouer de la part des puissances publiques qui seraient jugées.
Mais eux, ils gèrent, ils vont sauver le climat…
L’angoisse fait partie de notre condition. Comme l’inquiétude ou la peur, tapies dans les profondeurs. Ce qui nous secoue quand nous avons à y faire face et qu’elles se réveillent, nous poussant à nous réveiller. On ne peut pas se fonder sur les dires des hommes pour trouver des réponses à nos angoisses, il faut que nous les trouvions en nous.
Je songe à la puissance nucléaire. Elle pourrait nous réduire à néant. Est-ce que nous pourrions stopper la folie en remontant le cours de l’histoire des sciences pour y trouver les causes et les enchaînements qui ont produit la bombe ? C’est tout de même assez fabuleux cette capacité à sonder la matière, par la logique et par la théorie, mathématique et géométrie, par la technique et l’expérience, ou la mise en pratique de ces plans et calculs. C’est fabuleux si on en reste au niveau de la connaissance incluse dans la matière et qu’on ne s’en sert pas comme d’une arme. Quand les premiers physiciens/philosophes ont médité et calculé sur la matière, ils ne pensaient pas nécessairement à ces leviers de puissance de feu, sauf ce qui illustré dans le mythe de Prométhée. Mais ce n’était qu’un rêve d’égaler le soleil, de détenir ce feu. Et nous prévenir de ce qui pourrait nous ronger le foie. Partout il y a des armées de scientifiques qui ont appris comment faire des bombes atomiques, et perfectionner leurs instruments puissants. La question est de savoir quel peut en être l’usage ? Le soleil les étoiles, les forces de la nature, le temps nous ont mis au monde, corps composés de terres et d’eaux et de voiles d’ignorances, dans un nœud inextricable de sentiments, d’envies, de ressentis, de lucidités et d’aveuglements, dans des tissus humains et leurs relations compliquées de haines et d’amours.
Tout cela fait que les univers vivent sous nos yeux, exactement comme ils ont produit leurs bombes atomiques réchauffant la terre de loin, et lui donnant à vivre. Le projet Iter qui vise à mettre du soleil en bouteille est à proprement dit dément, du fait de la proximité. Passons. L’énergie nucléaire du soleil ne fut pas le fait de bricoleurs de métaux, de plutonium, d’ hydrogène.
Cela s’est fait tout seul.
C’est là que les hommes voudraient pouvoir en faire autant, et signent leur impatience, dans leur condition. Il y a quelque chose de terriblement absurde à vouloir imiter le créateur en ne se servant que de la partie destructrice ou de la partie terrifiante et menaçante et asservissante de tout élément autre ou extérieur à soi. Dieu aurait laissé les clefs sur la porte et chacun peut appuyer à sa guise sur le bouton rouge pour suicider les autres ? C’est pour cela que la science dans ses dogmes et paradigmes humains ne tient pas compte de dieu (celui qui tient compte de l’autre, celui qui sait et qui donc peut, qui donne tout ce qu’il peut de lui-même), et que le découvreur ici, le scientifique veut tenir lieu de dieu, dans une posture d’orgueil et de défi.
Partant de là, il pense pouvoir imposer sa volonté aux autres hommes. En principe, mais dans le principe humain. Parce que dans le divin, dans le principe divin ce n’est pas ainsi, pas selon ces modalités.
Dieu est silencieux, et laisse faire. Sans doute faut-il que nous trouvions en nous ce feu (nucléaire) ? Dans le noyau de ce que nous sommes. De ce qui ne tue pas mais donne à vivre, et mourir. De ce qui donne tout. En quelque sorte, les hommes ont à trouver en eux leur dieu. Là, ils sauront ce qu’ils font, ne serait-ce que pour eux.
Si tu es dieu, tu prend soin de toi, tu ne t’infliges pas des maux et des souffrances inutiles, tu mets tout en œuvre pour te préserver de ce qui te tue, puisque tu en as les clefs, par ton savoir et par ton pouvoir. Mais tu n’es pas seul à être dieu. Dans la relativité des mots tu peux dire humain à la place de dieu. Dieu c’est un mot pour illustrer une condition supérieure à la notre présentement, une condition délivrée des conditions, et des temps.
L’angoisse serait de demeurer prisonnier de ces temps. C’est pour cela que le revers de l’angoisse est l’extase, ou plus modestement l’émerveillement. Celle ci seule doit compter.
On parle du nucléaire, mais tous les domaines concernant les sciences sont en question. Il y a aussi ceux qui touchent à la biologie, aux gènes, ce qui touche aux psychés, et aux forces résidant en nous.
On joue avec de nombreux feux.
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