Mise à jour et fin.

Qu’il est difficile de fermer la porte et de tirer un trait sur un achèvement. À qui s’adressent ces mots ? À moi sans doute, puisque dans le chemin sinueux du langage il se trouve des choses qui se mettent à jour, des choses enfouies dans les ténèbres, et qui éclosent comme des graines après la floraison.

Nos actes, des mots, seraient tels qu’ils ne serviraient que nous, comme une charité bien ordonnée. J’en fis le constat au cours d’une exposition de mes œuvres sculptées, après les remarques sensées d’un public. L’œuvre nous ouvre d’abord à nous-mêmes, à ce que nous contenons et exhumons par nos ouvrages. S’ils sont justes, c’est à dire précis, assez épurés, ils seront lisibles, intelligibles, mettant les points sur les i, et non à côté.

Nous sommes des animaux étranges, ayant des besoins tout à fait anormaux de parler, de dessiner, de tailler dans la matière, d’ériger des totems, ou des tours destinées à s’effondrer, des fusées allant nulle part dans le vide, des performances absolument vaines, si nous passons à côté de notre âme. Si nous perdons la clef de sa porte, par nos mensonges, nos idioties et nos traîtrises affreuses, par tous ces crimes perpétrés qui nous enterrent et nous oppriment.

Un jour, disant à mon maître que je n’avais plus rien à écrire, il m’a répondu qu’il en écrirait encore des livres et des livres. C’est donc ça la question, cette traversée par tous les hommes et les femmes, d’un Verbe inépuisable.

Le 13 mai 2023

Chien poète

0

Une réflexion sur « Mise à jour et fin. »

  1. Bravo Eric pour cette analyse et ce constat.
    Au plaisir de continuer à te lire…
    Bises
    Marie Christine

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *