Langage d’où ? ou doux langage ?
Il dispense son venin par sa langue séduisante. Qu’est-ce qui est un danger, et qui est en danger ?
Cela ne peut être que nous, en péril pour et par nous-mêmes, par le fait du langage, qui nous engage. Nous nous sommes engagés depuis si longtemps, depuis la nuit des temps, depuis les origines. Le danger est de ne pas retrouver cette origine, de se perdre dans ces infinis, de se dissoudre, exactement de se séparer de nous-mêmes. Succomber dans la complication langagière qui nous fait renoncer. Langagière ou logique du logos ne disant pas, ne pouvons jamais dire ce que contient le silence de l’ange. S’il le disait il s’exposerait ou l’exploserait à distance. C’est à dire depuis le lieu où nous sommes, nous toucherions à son corps d’ange sans en avoir droit, sans savoir malgré nos sciences, dégradant le sommet avant de pouvoir nous y rendre.
C’est en vertu de cela qu’il n’y a qu’une seule philosophie valable, c’est dans la mise en pratique de vérités qui donnent à vivre et à voir. Et non pas dans ces accumulations de mots qui tournent autour du pot, comme une tour de Babel, une spirale verbale, non spirituelle effective.
Il est pénible de se trouver face à ces sommes savantes qui t’enferment dans leur labyrinthe sans que tu puisses y trouver ta propre lumière. Comme des vérités dogmatiques, – ce qui est un pléonasme par définition – qu’on t’assène comme unique et incontestable, puis t’en fait la démonstration, quelles qu’en soit le domaine des disciplines. Danger des doctes, depuis toujours. Dès lors qu’ils ne parlent pas d’anges, d’ âmes simples.
Cela demanderait pour celui qui voudrait produire une contre offensive face à la redoutable machine de guerre intellectuelle dotée de légions savantes, d’avoir tous les éléments discursifs à sa portée, et se mettre à niveau.
Imagine le topo.
Dans ce sens là, de façon rigoureuse, il ne peut y avoir que Dieu et ses anges pour pouvoir affirmer le contraire sans risque d’erreurs. Et même là, rien que le mot-dieu fait défaut et relève de ton arbitraire ou d’une impossible communication, mise en commun de l’un à l’autre. Bref, tu restes seul avec ton Moi. Enfermé et schizophrène, parano ou bipolaire.
Bon, inversement il y a du bon dans ces nœuds générés par les intellectuels de toutes branches, à condition de ne pas se laisser prendre, ou mordre, c’est à dire empiéter sur ce que tu sais en toi-même de façon immédiate, même si c’est « très peu ».
Ce bon, ce mal venu des tréfonds cela réveille.
À ce que j’affirme là, il va être facile pour un critique de trouver des failles et des fautes. On peut me répondre par exemple : puisqu’il y a Dieu comme tu le prétends, il n’y a plus aucun danger nulle part. Facile, dans ce cas les hommes et les pouvoirs peuvent tout s’autoriser, si tout relève de l’expérimental. Sans frein.
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