La terre disparue, aux yeux de qui ? ça semble anecdotique cette existence inaperçue dans les confins, un recoin des univers où cependant ceux qui y demeurent attachent un importance extrême à leur caillou. Ils doivent savoir ce qu’ils y font. Les dépenses inouïes afin d’y établir une espèce de puissance locale, des châteaux forts en verre, des chars de destructions massives, des subtiles pièges tels des canaux pour attirer séduire, enchaîner les âmes avec des produits soyeux, des peaux de serpent, des couleurs à facettes, des cocons tissés et moelleux, des lampes phosphorescentes animées de présences, et puis des montagnes doctes comme dans un dédale insoluble, un casse-tête chinois. La souffrance, le mal que ces animaux s’infligent pour une survie collective dépassent l’entendement. Sans parler de ceux qui investissent cerveaux, calculs et piécettes d’or pour échapper à la pesanteur et conquérir la lune.
Comme si les habitants de la lune allaient veiller sur notre disparition et qu’elle se passe comme il faut.
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