Le texte qui suit répond à ce questionnement sur la nature du Sujet, du je. On ne doit pas transiger sur cela. je veux dire, que ces discours qui tendent à réduire le moi à l’insignifiance cachent des intentions, et des volontés pernicieuses, des conditionnements m’apparaissant néfastes, et où naturellement surgissent des cultes inverses des personnalités fortes et tyranniques dans lesquelles les personnes subjuguées s’identifient, et s’y dissolvent, en espoir de retrouver leur compte juste. Mais c’est faux.
Le « Moi » Christique.
Ne vous méprenez pas, il s’agit du Sujet central, comme s’il s’agissait d’une étoile, qui donne raison à ce qui vit, et tort à tout ce qui meurt. Du sujet ou de l’objet qui est cause de.
Je songe à ces œuvres présentes partout sur la terre, qui sont déjà en ruine, face à Ce qui ne passe pas, qui demeure éternellement vivant, et sur laquelle nous pouvons fonder nos existences et nos actes, ce qui nous guide et nous éclaire, nous évite de commettre des erreurs irréparables.
Il faut tout de même être assez sérieux et réfléchi dès qu’on prétend à la vérité. Le Christ n’est pas un sujet anodin. Je ne parle pas du personnage humain, mais de celui qui peut habiter en tout être pensant, aimant, conscient, de ce Sujet envoyé ici-bas comme s’il s’agissait du Verbe. Que des hommes ont accommodé à leur guise, ou selon leurs vues assez arbitraires, et définitives, ne nous laissant guère le choix, et bien pire.
Ce sujet n’est pas un personnage, ce n’est pas un masque. C’est une onde. Une bonne onde qui redonne vie à ceux qui l’auraient perdue, ce qui implique que nous retrouvons ce Moi éternel, si on veut, si on peut dire ça comme ça.
Un Moi créateur face à l’ Univers.
D’autres diront Dieu. Ou encore cet état de Bouddha délivré. Avec tous ces moments accessoires des extases, des nirvanas, des joies intenses, qui sont des petits jalons, des témoignages, des légers points de repères, comme ce marin qui fait le point au cours d’une traversée et sait qu’il est sur la voie. Mais sans plus.
L’humanité est en poussière, et c’est le Moi ou le Christ qui rassemble ces poussières, où chacun y reprend possession de son moi ou de sa lumière, de cette onde qui nous est propre, et nous fait vivre.
Dans cet ordre d’idée le Christ passe partout s’il est reçu. Celui qui en capte les ondes dans son récepteur humain, doit tout de même s’attendre à être secoué, le réveil étant assez douloureux comme celui d’une naissance.
Non pas terrible, comme le sont les exactions des hommes, mais il faut savoir. Il faut savoir les forces en jeu dans ces univers, c’est à dire à la fois notre intérieur et notre extérieur.
Savoir donc cette vérité vivante. Dont nos corps sont des réceptacles, porteurs de leur signature propre, ou singulière, c’est à dire adaptée à ses œuvres.
Je songe aussi à la Mère du monde, d’où nous venons, et où nous retournerons, mais ce ne sera pas notre mère terrienne, bien évidemment.
Notre existence, comme une mise en scène composée de multiples personnages ayant leurs fonctions, de mémoires, de souffrances, de cheminements divers en de si nombreux lieux, en présence les uns des autres dans du bien et du mal, comme nécessité de contrastes forts de noir et de blanc. De questions et de réponses, aussi.
Mon dieu, tout cela est vibrant.
Ça passe ?
L’enfer
Pourquoi parler d’enfer ? Des enfers, serait plus juste. Il y a plusieurs niveaux. Celui qui a connu les enfers n’en revient pas. Il ne peut plus revivre comme s’il ne s’était rien passé, ou alors il est en mort. Ce qui est une autre façon de sortir des enfers, et de devoir en retrouver sous différentes formes, comme un sursis qui nous est accordé. Mais nous ne pourrons y échapper, il faut que ça passe.
L’âme, l’âme humaine n’est pas un objet anecdotique dans le flux des objets. Celui qui est mort à lui-même au cours des épreuves qu’il a dû traverser, sait ce qui se passe dans ces lieux. Si on peut appeler lieu cette disparition de soi douloureuse. Et où contre toute attente les uns et les autres font partie du même sujet, du même être ou de la même âme humaine. Autrement dit celui qui sort des enfers encore en vie, ne peut que se retrouver comme dieu, ou comme étant transcendant, c’est à dire présent. Et dans une sorte d’ubiquité de l’un à l’autre. Le toi et le moi se confondant.
Mais rien n’est si simple ou si facile. L’existant reprenant ses droits, nous retombons dans les mêmes ornières liées à notre inertie, notre passivité ou notre passé.
Parce que l’existence est aveugle. Lourde de son plomb. De son mal. De cette usure inévitable des choses. Même les plus hauts sommets s’érodent. Face à cela nous semblons désarmés, et sans pouvoir. Constatant avec désarroi ce qui se passe comme lente dégradation du vivant et par conséquent des possibilités de survie pour les uns ou de vie bonne pour les autres.
Le monde, étant pris dans des carcans atroces et séduisants, cherche surtout à esquiver le dérangement, l’inquiétude ou l’angoisse, ce qui est absolument légitime. Et puis il y a ceux qui, réveillés, luttent contre ces forces négatives.
Peut-être suffit-il d’adorer – je ne sais qui ou quoi – pour que le miracle s’opère ?
En toute certitude sans cette adoration il n’est aucune chance de salut de la vie sur terre.
Bien entendu, le moi, ou celui qui pense avoir son moi, qui s’y tient et ne voue pas un culte à son nombril, écrasant tout sur son chemin, ni une haine excessive, paralysante de culpabilité, celui-là, me semble être en Chemin, correctement.
Je crois, relativement, que nous pourrions adorer ce Soleil, et en recevoir ses rayons, favorablement.
( je ne peux dire ici à quels textes je fais référence. Disons, que c’est un jeu de correspondances entre différents auteurs et mon propre ressenti)
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